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Communiqué

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Le BST publie son rapport d’enquête sur le chavirement d’un bateau de sauvetage et la perte de vie subséquente survenus en 2021 à Montréal (Québec)

Gatineau (Quebec), 31 janvier 2024 — Aujourd’hui, le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) a publié son rapport d’enquête (M21C0265) sur le chavirement mortel du bateau de sauvetage 1864 du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) au large de l’Île au Diable à Montréal (Québec).

Le 17 octobre 2021, le bateau de sauvetage 1864 du SIM, avec 4 pompiers à son bord, a été dépêché pour porter secours à une embarcation de plaisance en panne de moteur qui dérivait vers les rapides de Lachine à Montréal (Québec). Alors que le bateau de sauvetage tentait de remorquer l’embarcation de plaisance dans les rapides, il a subitement chaviré et les 4 pompiers sont tombés à l’eau. Trois pompiers ont été récupérés et ont reçu des soins pour l’hypothermie, et des recherches pour retrouver le quatrième pompier ont été effectuées. Les recherches se sont poursuivies jusqu’au lendemain, où le corps du pompier a été localisé et récupéré.

L'enquête a permis d'établir que pendant l’opération de sauvetage, les pompiers étaient principalement concentrés sur la localisation visuelle de l’embarcation de plaisance plutôt que sur la détermination de leur propre position. En raison du manque d’expérience de l’équipe dans ce secteur, de sa concentration sur la recherche de l’embarcation de plaisance, de la visibilité réduite, ainsi que de la vitesse du bateau, l'équipe n’a pas réalisé qu'elle entrait dans la zone d'exclusion des rapides de Lachine désignée par le SIM à la suite d’un événement semblable survenu en 2010. Il est interdit aux pompiers d’effectuer des opérations de navigation, de formation ou de sauvetage dans cette zone sans demander l’assistance de la Garde côtière canadienne. En raison de l’urgence de la situation et de l’absence de critère objectif pour abandonner et transférer l’opération à un autre bateau de sauvetage du SIM situé en aval des rapides, l’équipage du bateau de sauvetage 1864 a poursuivi l’opération dans des conditions difficiles pour lesquelles il n’avait pas reçu de formation.

L'enquête a également permis d’établir que, quand le bateau de sauvetage 1864 est enfin arrivé au nez de l’embarcation de plaisance, sous la pression de l’urgence de la situation et des options limitées, les pompiers ont entrepris une opération de sauvetage risquée avec un remorquage en marche arrière. N’importe quel type de remorquage comporte des risques, mais un remorquage en marche arrière est une opération complexe et inhabituelle pour un bateau avec une propulsion par réaction. Lors du remorquage en marche arrière en eaux vives, le bateau de sauvetage a subi une perte de propulsion arrière et de gouverne. Pour réagir à la situation, la propulsion du navire a été mise vers l'avant, ce qui a provoqué la collision avec l'embarcation de plaisance et a entrainé l'envahissement par les eaux et le chavirement soudain du bateau de sauvetage.

Suite à cet événement, le SIM a retiré du service tous les bateaux du même modèle que le navire dans l’événement à l’étude et les a remplacé par des bateaux à moteur hors-bord. De plus, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail a interdit au SIM toute navigation dans la zone non balisée des rapides de Lachine, jusqu’à ce que les mesures soient mises en place pour assurer une navigation sécuritaire. La Commission a aussi recommandé au ministère de la Sécurité publique de prendre des mesures pour améliorer la santé et la sécurité des divers premiers intervenants, dont les pompiers et pompières et le corps policier, lors des interventions de sauvetage nautique.

Voir la page d’enquête pour obtenir plus d’information.


Le BST est un organisme indépendant qui mène des enquêtes sur des événements de transport aérien, ferroviaire, maritime et pipelinier. Son seul but est de promouvoir la sécurité des transports. Le Bureau n'est pas habilité à attribuer ni à déterminer les responsabilités civiles ou pénales.

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