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Liste de surveillance 2010

Enregistreurs des données

Inscrit à la liste de surveillance le 16 août 2010

Problème

Les données essentielles pour comprendre comment et pourquoi des accidents de transport se produisent sont souvent perdues ou endommagées ou il n'est pas obligatoire de les recueillir.

Contexte

À la suite de tout accident, les enquêteurs posent une longue liste de questions, en commençant par ce qui s'est produit et pourquoi. Les enregistreurs des données de bord — l'enregistreur des données du voyage (de l'anglais, voyage data recorder ou VDR) d'un navire, le Consignateur d'événements de locomotive (CEL) d'une locomotive ou l'enregistreur des données de vol / enregistreur de la parole dans le poste de pilotage (de l'anglais, flight data recorder/cockpit voice recorder ou FDR/CVR) d'un aéronef — constituent une source d'information de premier plan. Ces dispositifs contiennent de précieux renseignements, comme les réglages du moteur ou des moteurs et de l'équipement, des détails sur la navigation, l'enregistrement des conversations et des données informatiques qui peuvent aider à préciser ce qui s'est produit. Les enregistreurs peuvent toutefois être perdus ou endommagés dans un accident, ou il n'est parfois même pas obligatoire par la loi d'en transporter à bord.

Dans le secteur maritime, même si un petit nombre de navires à passagers canadiens ont été dotés d'enregistreurs de données du voyage à titre volontaire, aucun des traversiers utilisés dans les eaux nationales — qui transportent chaque année des dizaines de millions de passagers — n'est légalement tenu d'en disposer.

La perte de données de locomotives dans le domaine ferroviaire a entravé les enquêtes sur six accidents mortels depuis 18 ansNote de bas de page 1. De nouveaux enregistreurs à l'épreuve des impacts sont lentement en voie d'être mis en service à mesure que les anciennes locomotives arrivent au terme de leur vie utile, mais comme les locomotives sont utilisées pendant 20 à 30 ans, il pourrait encore falloir des dizaines d'années avant que tous les enregistreurs soient remplacés.

Même si l'industrie de l'aviation profite des avantages des enregistrements de la parole et des données depuis une cinquantaine d'années, des renseignements critiques ont été perdus du fait qu'ils sont ensuite remplacés par de nouveaux enregistrements ou en raison d'une panne d'alimentation électrique des enregistreurs.

Faute d'enregistrement sûr de données récupérables, la quête de faits concrets est d'autant plus difficile. Les enquêtes peuvent durer plus longtemps, ce qui peut entraîner des délais qui compromettent la sécurité du public. Toutefois, à l'aide de données objectives, il est plus facile de déceler les lacunes de sécurité; une fois ces lacunes corrigées, la sécurité du réseau sera améliorée.

Solution

Aviation

Dans le domaine de l'aviation, le BST a formulé des recommandationsNote de bas de page 6 voulant que tous les enregistrements de la parole dans le poste de pilotage soient prolongés à deux heures (au lieu des 30 minutes actuellement exigées). Il y a certes eu une tendance en ce sens dans l'industrie, mais pas encore de disposition réglementaire finale au Canada.

Marine

Le BST a déjà fait valoir les avantages à ce que les navires soient dotés d'enregistreurs des données du voyageNote de bas de page 2 et, à la suite du naufrage de 2006 d'un traversier pour passagers en Colombie-Britannique, il a recommandé que tous les grands navires à passagersNote de bas de page 3 soient tenus d'être équipés de VDR (ou d'une version simplifiée)Note de bas de page 4. Par contre, jusqu'à maintenant, tel n'est pas le cas.

Rail

Le BST a aussi insisté sur la possibilité de survie des données enregistrées à bord des trains, et revendiqué maintes fois de meilleures normes de résistance aux accidents afin de mieux préserver les donnéesNote de bas de page 5. Des enregistreurs plus anciens pourraient toutefois demeurer en service pendant des décennies.